Jusqu'où ira la cruauté humaine ?

Il y a quelques semaines, l'association L214 a diffusé une vidéo insoutenable qui dénonce des "scènes intolérables", se déroulant dans l'abattoir du Vigan (Gard). Dans cette vidéo, l'abattoir y est représenté comme le temple du calvaire animal.

Même dans un abattoir certifié "bio", des animaux perdent la vie dans d'atroces souffrances. Il n'y a pas de " viande heureuse..." La vidéo montre des moutons violemment jetés contre l'un des enclos de l'abattoir ; des employés riant en électrocutant des cochons avec la pince d'électronarcose insistant jusqu'à les brûler ; des animaux mal étourdis, encore conscients lorsqu'ils sont suspendus puis saignés ; un porcelet qui se détache à plusieurs reprises de la chaîne d'abattage ; du matériel défaillant ou inadapté et des inspecteurs-vétérinaires absents.

La mort d'animaux d'élevage n'est malheureusement jamais douce, mais elle est censée être encadrée par une réglementation ayant pour but d'éviter toute souffrance inutile. Les abattages conventionnels (non rituels) prévoient un étourdissement des bêtes afin de leur éviter d'être conscientes au moment de leur mort. En cas d'échec, un second étourdissement doit être administré, ce qui n'est visiblement pas le cas sur les vidéos.

Un abattoir hors la loi

L'abattage des animaux d'élevage est encadrée par le règlement européen du 24 septembre 2009, qui stipule que "toute douleur, détresse ou souffrance évitable est épargnée aux animaux lors de la mise à mort et des opérations annexes". Il en est de même pour le code rural, qui prévoit que "toutes les précautions doivent être prises en vue d'épargner aux animaux toute excitation, douleur ou souffrance évitables pendant les opérations de déchargement, d'acheminement, d'hébergement, d'immobilisation, d'étourdissement, d'abattage ou de mise à mort". Trois textes avec lesquels l'abattoir du Vigan est visiblement en infraction.

Des mesures judiciaire

L'association a déposé une plainte contre l'abattoir du Vigan, devant le tribunal de grande instance d'Alès. Elle lance également une pétition demandant la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les abattoirs. Malheureusement, il faut faire un constat amer : "Quand le scandale retombe, tout le monde oublie, mais les animaux, eux, continuent de subir des actes de cruauté, relève Brigitte Gothière la porte-parole de L214. On demande donc des contrôles dans tous les abattoirs pour que les normes soient, au minimum, respectées."

Cette vidéo n'incrimine pas les mangeurs de viande. Cette vidéo dénonce toute la cruauté dont l'homme est capable et espère faire changer les choses et faire évoluer les moeurs.